De quel acier vos matériels sont-ils fai De quel acier vos matériels sont-ils faits ?

Les salons Innov-Agri et le Space viennent de s’achever. Parmi les grandes tendances qui se sont dégagées de ces événements, la mise en avant du matériau à la base de la plupart des outils : l’acier. Chacun y va de son argument pour vanter un acier plus solide et plus résistant aux contraintes, tout en étant plus léger. HLE, Domex, suédois, VSS : les noms pleuvent et un décryptage s’impose pour distinguer un véritable atout technique d’un simple argument de vente.

Trois indicespour se repérer

L’acier est un matériau composé essentiellement de fer, affichant une teneur en carbone inférieure à 2 %. Il peut contenir d’autres éléments mais c’est le carbone qui a l’effet le plus prononcé sur ses propriétés. Si le sidérurgiste ajoute plus de 0,5 % d’éléments d’alliage à l’acier, on parle d’acier allié. Dans le cas contraire, il s’agit d’un acier non allié. L’acier peut subir deux types de déformation. La déformation élastique est proportionnelle à la charge et réversible, tandis qu’avec une déformation plastique, l’acier ne reprend pas sa forme initiale, et la déformation est irréversible.

Trois indices offrent des repères sur les caractéristiques d’un acier. Re est la limite d’élasticité. Elle représente la contrainte délimitant les domaines élastique et plastique. En dessous de cette limite, l’acier reprend sa forme initiale, au-dessus, sa structure est endommagée. L’indice Rm indique la résistance à la traction, c’est-à-dire la contrainte maximale qu’un acier peut subir avant de rompre. Enfin, A % est l’allongement. C’est la déformation relative maximale d’un acier avant sa rupture. En fonction de l’utilisation du métal, on privilégie l’un de ces trois indices. Par exemple, la plupart des aciers employés sur les machines agricoles doivent fournir une certaine rigidité et une résistance qui autorise une certaine déformation.

Légèreté et résistance avec le HLE

L’acier qui a le vent en poupe dans le matériel agricole est le HLE (haute limite d’élasticité). Ces aciers à haute résistance sont obtenus par l’ajout d’éléments de micro-alliage comme le niobium, le titane ou le vanadium. La présence de ces éléments limite la quantité de carbone, donc augmente la résistance du métal. Les aciers HLE donnent de très bonnes propriétés mécaniques telles que la résistance à la traction et à la sollicitation. En outre, ils offrent une bonne aptitude à la soudure. Ses caractéristiques autorisent des réductions d’épaisseur significatives et entraînent une diminution du poids de l’engin. Ainsi, l’acier HLE est de plus en plus employé sur les engins limités par leur PTAC (1). Car, en diminuant le poids de la remorque ou de la tonne à lisier grâce à l’acier HLE, la charge utile augmente.

Les Suédois à l’honneur

L’autre acier qui a du succès est le Domex. Là, il ne s’agit pas d’un type d’acier mais d’un nom déposé. Les aciers dits Domex apportent des propriétés sensiblement identiques à celles des aciers HLE.

D’autres constructeurs parlent d’acier suédois ou de V- 55. Là encore, il s’agit d’appellations commerciales se rapportant le plus souvent au sidérurgiste suédois SSAB, bien connu pour ses aciers HLE ainsi que le Domex. Habituellement, quand un constructeur parle d’acier suédois, il ne s’agit pas d’un acier produit en Suède, mais d’un matériau de type HLE. Sur Innov-Agri, plusieurs aciers présentés comme suédois étaient des HLE produits en Turquie.

Des traitements pour allonger la durée de vie

Afin d’augmenter la durée de vie d’une tôle d’acier dans les conditions d’une exploitation agricole, les constructeurs doivent améliorer la résistance à la corrosion. La solution qui propose le meilleur rapport efficacité-prix est la galvanisation. Un acier galvanisé est une surface qui a reçu un revêtement de zinc ou un alliage de zinc et d’aluminium. Comme le zinc est un métal moins noble que le fer, c’est lui qui est « sacrifié » au profit de l’acier, et se corrode en premier lorsque l’oxydation commence.

Autre avantage, le produit de corrosion du zinc, appelé rouille blanche, forme une couche protectrice qui ralentit le processus d’oxydation de l’acier. Il existe deux procédés pour protéger un acier : l’électrozingage par voie électrolytique, ainsi que la galvanisation par revêtement. Ces techniques sont fréquemment employées pour protéger les tubulaires agricoles et les tonnes à eau.

(1) Poids total autorisé en charge.

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